Mardi dernier, CinéLot, Ecaussystème et le Foyer Rural vous ont proposé le film « Après demain » de Cyril Dion.
Cette projection était organisée en partenariat avec Enercoop Midi-Pyrénées, coopérative fournisseur d’électricité renouvelable, forte de 4000 sociétaires, et qui agit pour la transition énergétique citoyenne sur le territoire. Elle développe ses propres moyens de production, comme le parc solaire de Lachapelle-Auzac, installé sur un ancien entrepôt de pneus à quelques kilomètres de Souillac, et que l’un de nos adhérents, sociétaire Enercoop, a pu visiter ce 1er février.
Pour aller un peu plus loin que le film, nous vous donnons ci-dessous quelques compléments d’informations ainsi que quelques points à prendre en considération quant à notre situation énergétique et notre consommation électrique.
En premier lieu, la vidéo d’une rencontre et échanges avec Cyril Dion suite à la projection en avant-première de ce film « Après Demain ».
Ensuite, « Après-demain » se veut comme une réponse, une mise en image des différentes expériences prônées par le précédent film de Cyril Dion : « Demain ». Il nous a donc semblé intéressant de vous proposer quelques pistes pour découvrir ce premier volet si vous ne l’avez pas déjà vu :
Fiche technique : 2015 / 1h 58min / Documentaire / De Cyril Dion et Mélanie Laurent / Avec Mélanie Laurent, Cyril Dion, Jeremy Rifkin
Synopsis : Et si montrer des solutions, raconter une histoire qui fait du bien, était la meilleure façon de résoudre les crises écologiques, économiques et sociales, que traversent nos pays ? Suite à la publication d’une étude qui annonce la possible disparition d’une partie de l’humanité d’ici 2100, Cyril Dion et Mélanie Laurent sont partis avec une équipe de quatre personnes enquêter dans dix pays pour comprendre ce qui pourrait provoquer cette catastrophe et surtout comment l’éviter. Durant leur voyage, ils ont rencontré les pionniers qui réinventent l’agriculture, l’énergie, l’économie, la démocratie et l’éducation. En mettant bout à bout ces initiatives positives et concrètes qui fonctionnent déjà, ils commencent à voir émerger ce que pourrait être le monde de demain…
Et notre consommation énergétique et électrique ?
Nous savons que les gignacois ont un réel intérêt pour ce sujet, preuve en est l’importante influence lors de la présentation du collectif « Stop Linky » il y a maintenant quelques années. Alors où en sommes-nous ?
Le préalable à un débat sur la production ou la consommation électrique doit tenir compte des habitudes des français. Au quotidien, dans les journaux, sur les réseaux sociaux, à la télévision, tout le monde parle aujourd’hui des économies d’énergie. Baisser le chauffage, isoler son logement, prendre des douches moins longues ou encore éteindre la lumière sont des gestes au cœur de l’actualité régulièrement. Pourtant, si l’on en croit le sondage BVA / Foncia / La Dépêche publié en 2018 sur le sujet, tous les Français ne sont pas encore convaincus de la nécessité de faire des économies d’énergie. Ainsi 36% déclarent n’éteindre qu’occasionnellement leurs appareils électriques au lieu de les laisser en veille, 33% seulement des propriétaires envisagent de faire des travaux de rénovation énergétique afin de faire des économies d’énergie… Même pour les gestes simples comme faire attention au chauffage, on n’atteint pas 100% : 79% seulement des Français disent faire attention à leur consommation de chauffage.
Il apparaît donc que la première priorité, quant à la production / consommation électrique de chacun, tient bien de la nécessité de changer ses habitudes pour réduire sa consommation en sachant qu’une telle réduction aura sans doute en retour un impact sur la production française électrique.
Pour rappel en France pour l’année 2021 (document RTE) :
Les chiffres parlent d’eux-mêmes : nous sommes encore dépendants aux deux tiers de l’industrie nucléaire.
Les plus optimistes diront qu’il y a une réelle progression des sources d’énergies dites renouvelables mais il faut faire mieux si l’on ne veut pas voir d’autres centrales nucléaires se développer sur notre territoire, car au-delà des problèmes de sécurité des centrales, se pose de façon encore plus prégnante le souci des déchets à très longue vie produits par cette filière. Lire à ce sujet l’excellent roman graphique d’Etienne Davodeau : « Le droit du sol, journal d’un vertige » ou « Relier, en marchant, deux lieux, deux actes pour les mettre en résonance. Les peintures rupestres de Pech Merle, dans le Lot, et le projet d’enfouissement de déchets nucléaires à Bure, dans la Meuse ».
Alors, la production solaire, dans notre région ensoleillée est une bonne alternative après les différentes difficultés rencontrées notamment par la filière des bioénergies et la méthanisation.
L’implantation d’une centrale solaire à Lachapelle Auzac par Enercoop, présentée dans cet article, est, à cet égard, une bonne nouvelle. Mais ce type d’installation sur une friche industrielle est loin d’être le cas pour toutes les centrales.
Ainsi, qu’elle ne fut pas notre surprise, quand il y a quelques semaines nous avons fait la randonnée du circuit de Reyrevignes en partant du stade de Lachapelle. Arrivés au Mas Soubrot, nous nous déplacions en essayant de faire le moins de bruit possible afin de pourvoir observer les grands cervidés que nous avions l’habitude de voir évoluer dans les parages boisés… Malheureusement les bois avaient complètement disparu pour laisser la place à une friche agricole de 17 hectares. Quelques panneaux (sans jeu de mots !) nous ont permis d’identifier ce qui s’était passé. Il s’agit bien du projet de centrale solaire qui a été présenté en novembre 2018 aux habitants de la commune et que nous pensions être abandonné. Mais celui–ci n’a pas disparu, au contraire des arbres qui boisaient les bords du chemin de randonnée !
À relire l’article d’Actu Lot du 3 décembre 2018, on apprend que « ce projet, dimensionné pour une puissance crête globale d’environ 17 MWc (correspondant à 41 000 modules photovoltaïques), générera une production annuelle de 23 GWh, soit l’équivalent des besoins annuels en électricité d’une ville de près de 20 000 habitants »… En rapport avec la population de Souillac et Lachapelle ??? On notera au passage que « La soirée s’est clôturée par un apéritif », procédure habituelle pour mieux faire passer la pilule auprès des habitants !
Loin de nous l’idée de mettre en cause la nécessité d’une telle installation, mais peut-être plusieurs autres facteurs sont à prendre en compte avant : la durabilité d’une telle centrale (environ 25 ans) face à la coupe d’arbres, qui pour atteindre la taille de ceux coupés, devront attendre plusieurs fois la durée de vie d’un panneau solaire, ceci sans oublier l’impact carbone de la fabrication des panneaux, du déboisement, du transport des grumes et de la perte en photosynthèse et captation du CO2 par les arbres coupés…
Pour illustrer ce propos nous vous donnons à voir 2 photos du chantier avec notamment l’énorme tas de bois et votre rédacteur présent pour vous donner une idée des dimensions du bois coupé ainsi que le photomontage qui illustrait la présentation de cette centrale en 2018 !!!