Le plus simple, pour rédiger ce compte-rendu, aurait été de s’en tenir à ce que nos conseillers nous ont présenté, mais ce qui nous a semblé le plus intéressant c’est justement ce qui n’a pas été dit, ce qui n’a pas été répondu aux questions des participants et que nous allons voir ensemble.
D’abord un constat : cinq conseillers étaient absents et parmi les conseillers présents tous n’ont pas pris la parole ou bien n’étaient pas venus pour la prendre puisqu’ils n’étaient pas autour de la table. On est en droit de s’interroger sur les raisons de ces absences puisque cette réunion publique avait été annoncée dès le conseil municipal du 18 janvier.
Et le CAUE ?
Toujours lors de ce conseil, les modalités et le contenu de cette réunion publique avaient été présentés : nous nous attendions donc à y rencontrer des personnes du Conseil d’Architecture d’Urbanisme et de l’Environnement qui ont œuvré en amont pour produire les documents constituant une première approche des aménagements à réaliser dans le cadre de cette opération. Nous nous attendions à voir ces documents commentés ou au moins explicités. A la place de cette présentation posant les bases d’un projet à un million et demi d’euros (pour mémoire en janvier il était plutôt question de seulement un million), nous avons eu droit à la projection d’un seul document, peu explicite, et encore fallut-il demander à ce qu’il soit grossi pour que nous puissions en lire les remarques. C’était un peu court d’autant que la réponse maintes fois répétée aux questions des participants a été de nous dire que rien n’était arrêté et que tout restait à construire.
Alors pourquoi pas le construire ensemble ?
C’était pourtant le bon moment pour le faire, mais non, décidemment le côté participatif d’une co-construction a été repoussé ou évité, et à la place que nous dit-on ? Que nous pouvons porter nos suggestions en mairie via le cahier ad hoc ou les envoyer par mail. C’est dommage car nous étions bien partis, quelques idées ont vu le jour, des questionnements ont émergé. Tous ont été pris en note mais nous aurions pu aller plus loin, participer à des ateliers de réflexion sur tel ou tel point à aménager du bourg. Peut-être qu’ici aussi il aurait fallu un accompagnement pour mener à bien ce temps important qui va changer la face du bourg pour longtemps et impacter, malgré tout, les finances de la commune pendant plusieurs années. Nous ne reviendrons pas sur l’accompagnement ADEFPAT pour la définition du projet municipal du multiple rural mais pourquoi ne pas se saisir des compétences de terrain et demander par exemple au centre social et culturel du Rionet d’aider l’équipe municipale à mener ce travail de co-construction à bien comme ils le font au Vignon (voir notre article précédent) ?
Et le questionnaire ?
Toujours lors de la présentation de cette réunion faite en conseil municipal le 18 janvier, il avait été dit qu’un questionnaire serait donné aux gignacois suite à cette réunion publique. Même si ce n’est pas la panacée, cela nous aurait sans doute permis d’avoir un peu de lisibilité sur les attentes et les idées des habitants relativement à ce projet, mais de questionnaire il n’en a pas été question : encore une occasion manquée.
Pour en revenir au projet « Cœur de village »
Une chose est sûre, ce projet se fera puisque Cauvaldor en a pris la décision le 31 janvier 2022 en conseil communautaire.
La réunion publique de ce samedi était en quelque sorte la suite imposée de cette décision, car dans le schéma d’élaboration d’un projet « cœur de village » tel qu’il est construit dans le guide « nos cœurs de village » (document publié par Cauvaldor en août 2021), la municipalité avait l’obligation d’organiser cette réunion publique pour pouvoir bénéficier des financements.
En amont de cette réunion, et toujours dans l’ordre des étapes à respecter pour le dépôt d’un projet, un plan de financement, dixit « à la louche », a été rédigé pour un montant estimé à 1 500 000 euros qui pourraient se décliner ainsi :
— Financement Etat : 30 %
— Région : 25 %
— Conseil départemental : 15 %
— Autofinancement : 30 % dont Cauvaldor 15 % et le reste (15 %) pour la commune.
Un phasage des travaux sur deux ans ( 2023 et 2024) est prévu si les subventions du plan de financement sont bien présentes lors du dépôt du projet final à l’échéance de fin 2022.
Et on a beau nous affirmer qu’il n’y a pas d’engagement pris, la commune a déjà investi, ne serait-ce que pour l’échange de terrain devant permettre la création d’un parking à côté de la place.
Les lieux à traiter en priorité
Il s’agira d’abord de finir les travaux de sécurisation du bourg déjà engagés :
— sur la RD 87 en direction de Nadaillac : sécuriser le côté ouest,
— sur la RD 15 : sécuriser les abords de la route jusqu’au multiple rural. Ces travaux se font hors opération car ils relèvent avant tout du Conseil départemental. La mairie avait envisagé la création d’une voie piétonne aménagée jusqu’au multiple rural mais cela a été refusé par le CD ; pourtant il va bien falloir imaginer un cheminement doux du centre bourg vers le seul commerce du village.
En ce qui concerne l’opération « cœur de village », toutes les ruelles et les impasses du centre bourg (rue du puits du pré, rue de la halle, chemin du moulin etc…) sont à traiter et bien sûr la place de l’église qui est la priorité de l’équipe municipale. Reste à définir le projet global d’aménagement.
D’autres préconisations apparaissent sur le document du CAUE :
— arbre de Costa : aménagement végétalisé,
— intersection des 2 RD : renforcer la sécurité,
— sécuriser et réaménager le carrefour Saint Antoine et les abords du multiple rural,
— aménager le carrefour Sainte-Anne, même si jusqu’à présent les projets municipaux n’ont pas reçu l’assentiment des propriétaires des terrains nécessaires pour le faire.
Et la halle ?
Elle aussi devrait être reconstruite. Pour l’instant son emplacement n’est pas déterminé et elle sera édifiée lors de la dernière phase du projet. Une information néanmoins : son coût de construction ne fait pas partie du plan de financement « cœur de village » il faudra donc trouver d’autres modalités financières.
Tout ça pour quoi ?
Nous aurions pu commencer ce compte-rendu par cette interrogation car la finalité du projet n’a jamais été débattue. Pourtant, ne serait-ce qu’en raison du coût, on aurait pu en discuter, d’autant que les raisons invoquées, telles qu’elles sont reprises dans l’article de la Dépêche du 11/3/2022 « Gignac est un des beaux villages de notre petite région ; il est aussi une vitrine de notre territoire à cause des 30 000 visiteurs qui, en année normale, viennent au festival » peuvent être discutées.
Nous reviendrons prochainement sur ce projet dans sa globalité dans un nouvel article.