Dans le cadre du projet de loi de finances pour 2025, de nombreux secteurs font l’objet de coupures budgétaires. Parmi eux, les secteurs de la Culture, de l’Enseignement supérieur, de l’Écologie ou encore de l’Agriculture. Mais un autre secteur nous intéresse plus particulièrement ici puisqu’il est loin d’avoir été épargné pour « redresser les finances du pays » : celui de la solidarité internationale.
Plus du tiers du budget de l’APD – l’Aide Publique au Développement – a été sabré, soit au moins 2 milliards d’euros, une somme colossale dédiée au soutien à l’accès aux droits fondamentaux pour de nombreuses populations vulnérables dans le monde. Pourtant, c’est un secteur déjà en manque de moyens et loin d’être porté au-devant de la scène…
Décryptage sur cette coupe drastique réalisée par le ministère des Affaires étrangères dans une chronique de France Culture (5 min) à écouter ICI.
Par ailleurs, plus de 170 organisations ont signé une lettre ouverte à l’attention de Jean-Noël Barrot pour dénoncer cette coupe qui met grandement à mal le secteur dans lequel elles œuvrent. Voici le début de cette lettre :
Monsieur le ministre de l’Europe et des Affaires étrangères,
Nous, associations de solidarité internationale, personnes salariées, bénévoles, volontaires, chercheurs et chercheuses, étudiantes et étudiants préoccupés par l’avenir, Françaises et Français attachés aux valeurs de solidarité, sommes choqués par votre projet de budget pour l’aide publique au développement en 2025. S’il était adopté, il acterait une dynamique de repli sur soi et un abandon irresponsable de la solidarité internationale.
Les coupes d’une ampleur inédite que vous proposez – 2,1 milliards d’euros, soit près de 40 % du budget de l’aide publique au développement – remettent en cause l’accès à des droits fondamentaux : la santé, l’éducation, l’eau, l’alimentation, la protection sociale et la nutrition. Vous sacrifiez également le soutien indispensable aux droits humains, à la société civile et à la lutte contre les inégalités, notamment celles qui touchent les femmes, les filles et les personnes marginalisées. Vous tournez le dos aux engagements français face aux crises climatiques et humanitaires qui exigent une réponse urgente et ambitieuse.
La lettre a été publiée dans le journal Libération, vous pouvez la retrouver ICI (dans son intégralité si vous êtes abonné).