Ukraine : Halte à la guerre

Il est possible de faire un don pour aider les Ukrainiens auprès d’associations reconnues, permettant de s’assurer de la bonne affectation des fonds et de contrer les escroqueries en tous genres qui se multiplient depuis le début du conflit, y compris par le biais d’associations spécialement créées pour la circonstance.

Voici 4 organismes labellisés « Don en confiance » auxquels vous pouvez donner :

Et n’oubliez pas – le cas échéant – de cocher la case « Urgence Ukraine » pour la bonne affectation de votre don.
Merci pour eux.

L’industrie minière prépare le pillage des fonds marins

Le sommet sur les océans a donné le feu vert au capitalisme bleu

Peu d’avancées concrètes ont été réalisées à Brest, au « One Ocean Summit » qui s’est surtout transformé en festival de « la croissance bleue » et avalisé l’exploration des fonds marins.

Du 9 au 11 février, ce sommet international souhaité par Emmanuel Macron a réuni des représentants du milieu scientifique, des jeunes entreprises, des ONG libérales, des multinationales, banques, assurances, et un nombre de chefs d’État bien plus petit que ce qui avait été annoncé au début (une vingtaine seulement, dont le dictateur égyptien Abdel Fattah al-Sissi qui accueillera la COP27 à l’automne).

En huis clos, dans les anciens entrepôts qui surplombent le port militaire et malgré les grands discours, les déclarations concrètes sont restées limitées.

Rien sur la surpêche ni sur l’exploration minière sous-marine qui a été reléguée dans les couloirs pendant les pauses entre les grosses conférences, devant à peine une vingtaine de personnes.

Car, riches en minerais, les fonds marins sont la cible d’États et de compagnies minières. Si l’exploitation n’a pas encore commencé, la pression grandit et les conséquences pourraient être irréversibles.

La prochaine ruée vers l’or aura des airs de plongée

Car c’est désormais sur les fonds marins que lorgnent les compagnies minières : Thallium, cobalt, or, manganèse, nickel, les abysses regorgent de minerais. Alors que les gisements terrestres s’épuisent.

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Du nucléaire, vous en reprendrez bien quelques tranches ?

La centrale nucléaire du Bugey

Le 10 février dernier, le Président de la République a annoncé sa volonté de construire quatorze réacteurs EPR d’ici à 2050.

Pour justifier sa relance du nucléaire, le chef de l’État prétend s’être appuyé sur une lecture rigoureuse des experts. Mais il a écarté les analyses provenant de l’ADEME parce qu’elles ne vont pas dans le sens de l’atome à tout-va. Et il se joue des rapports RTE.

Dans son discours, M. Macron a prétendu se fonder sur « ce qu’expliquent les experts », assurant les avoir « lus rigoureusement ». En fait, le président de la République a eu une lecture très sélective…

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Retour sur le Forum Européen de l’Eau

Initié par Benoît Biteau, paysan, agronome et député européen écologiste, un premier Forum Européen de l’eau s’est tenu fin janvier à la Rochelle. Pour les intervenants d’horizons différents réunis, aussi bien professionnels du domaine de l’eau que citoyens militants au sein de collectifs, il était question de « Libérer l’Eau de La Bourse ».

En attendant le compte rendu des ateliers rencontres qui se sont déroulés durant ce forum, nous relayons ici une publication des organisateurs :

Le 25 janvier dernier, le Forum Européen de l’Eau a été le rendez-vous des acteur.rice.s engagé.e.s pour la préservation de la ressource en eau. Ce bien commun indispensable à la vie des être vivants sur Terre est la priorité du XXIè siècle. Associations, scientifiques, collectifs, politiques, syndicats, citoyen.ne.s se sont réuni.e.s au Forum des Pertuis à La Rochelle pour partager ensemble leur expérience, leurs connaissances et leurs engagements sur l’eau.

À cette occasion, Riccardo Petrella (président de l’association de l’Agora des Habitants de la Terre) est intervenu pour présenter le long processus, en cours depuis des dizaines d’années, amenant à la privatisation de l’eau, sa monétisation puis sa financiarisation.

Pour bien comprendre la nature de l’enjeu en cause, il a été important de rappeler qu’en 1992, sous la pression de la Banque mondiale et du monde des affaires, la communauté internationale a affirmé pour la première fois dans l’histoire que l’eau devait être considérée principalement comme une valeur économique et non plus comme une valeur sociale, collective. L’eau a alors été soumise aux principes et aux mécanismes de l’économie. Sur cette base, la marchandisation de l’eau, la libéralisation et la privatisation des services hydriques ont pris une envolée rapide à travers le monde.
La financiarisation s’en est suivi massivement. Le travail à la monétisation de l’eau s’est fait avec acharnement (donner une valeur monétaire marchande aux fleuves, aux nappes, à l’eau de pluie, aux glaciers, etc.) dans le cadre de la monétisation généralisée de la nature.
La politique de l’eau est devenue essentiellement une politique de gestion optimale, par rapport au capital investi, d’une ressource naturelle et industrielle de plus en plus rare. L’approche économique
est devenue omniprésente, elle s’est imposée en tant que norme, voire dogme.
Ce qui a amené à ce que, depuis le 7 décembre 2020, l’eau est entrée en Bourse, ouvrant ainsi les marchés des produits dérivés, hautement spéculatifs. Partout dans le monde, des mobilisations et des luttes des peuples, des paysans, des populations autochtones, des citoyens s’opposent à un tel asservissement de la conception de la vie aux logiques marchandes et financières.

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Après le film « Après demain »

Mardi dernier, CinéLot, Ecaussystème et le Foyer Rural vous ont proposé le film « Après demain » de Cyril Dion.

Cette projection était organisée en partenariat avec Enercoop Midi-Pyrénées, coopérative fournisseur d’électricité renouvelable, forte de 4000 sociétaires, et qui agit pour la transition énergétique citoyenne sur le territoire. Elle développe ses propres moyens de production, comme le parc solaire de Lachapelle-Auzac, installé sur un ancien entrepôt de pneus à quelques kilomètres de Souillac, et que l’un de nos adhérents, sociétaire Enercoop, a pu visiter ce 1er février.

Pour aller un peu plus loin que le film, nous vous donnons ci-dessous quelques compléments d’informations ainsi que quelques points à prendre en considération quant à notre situation énergétique et notre consommation électrique.

En premier lieu, la vidéo d’une rencontre et échanges avec Cyril Dion suite à la projection en avant-première de ce film « Après Demain ».

Ensuite, « Après-demain » se veut comme une réponse, une mise en image des différentes expériences prônées par le précédent film de Cyril Dion : « Demain ». Il nous a donc semblé intéressant de vous proposer quelques pistes pour découvrir ce premier volet si vous ne l’avez pas déjà vu :

Fiche technique : 2015 / 1h 58min / Documentaire / De Cyril Dion et Mélanie Laurent / Avec Mélanie Laurent, Cyril Dion, Jeremy Rifkin

Synopsis : Et si montrer des solutions, raconter une histoire qui fait du bien, était la meilleure façon de résoudre les crises écologiques, économiques et sociales, que traversent nos pays ? Suite à la publication d’une étude qui annonce la possible disparition d’une partie de l’humanité d’ici 2100, Cyril Dion et Mélanie Laurent sont partis avec une équipe de quatre personnes enquêter dans dix pays pour comprendre ce qui pourrait provoquer cette catastrophe et surtout comment l’éviter. Durant leur voyage, ils ont rencontré les pionniers qui réinventent l’agriculture, l’énergie, l’économie, la démocratie et l’éducation. En mettant bout à bout ces initiatives positives et concrètes qui fonctionnent déjà, ils commencent à voir émerger ce que pourrait être le monde de demain…

Bande-annonce ICI

Et notre consommation énergétique et électrique ?

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Penser l’émancipation avec Jacques Rancière

En cette période pré-électorale agitée et plutôt singulière, il est intéressant de prendre du recul et de se tourner vers les philosophes qui ont une approche autre des phénomènes qui traversent notre société.

A 81 ans, le philosophe Jacques Rancière, penseur infatigable de l’émancipation, continue à creuser avec obstination le sillon d’une philosophie politique autour des thèmes de la démocratie et de l’égalité. Sa philosophie de l’émancipation est définie dans un article de Philosophie magazine comme « celle de la participation de tous à l’exercice de la pensée, et donc au gouvernement de la cité. Contre les nouveaux ennemis de la démocratie, ces intellectuels qui prétendent détenir la Vérité, Jacques Rancière se bat pour l’abandon de la traditionnelle distinction entre savants et ignorants. » Pour lui tous les hommes sont à même de philosopher, de penser et de faire émerger d’autres mondes possibles.

Penser l’émancipation

Dans ses nombreux ouvrages (plus de 30 livres) le philosophe bouscule les idées reçues. Son approche des notions de démocratie, d’égalité et de politique redonne du sens, voire une essence à ces concepts alors qu’ils nous échappent toujours davantage tant ils débordent d’interprétations dans les multiples usages qu’en fait notre société ultra médiatisée. Ce qui est étonnant, c’est de voir à quel point les travaux même les plus anciens du philosophe restent toujours d’actualité. Nous connaissons tous la source grecque de la démocratie mais dans son livre « Aux bord du politique » en 1998, il nous rappelle que le démos grecque, avant d’être le nom de la communauté toute entière, était le nom d’une partie de cette communauté: les pauvres, au sens de ceux qui n’étaient pas comptés, de ceux qui n’avaient pas droit à la parole. Or, pour Jacques Rancière, le processus démocratique advient justement lorsque ceux qui sont hors champ, qui n’ont pas droit à la parole surgissent sur la scène politique : « la démocratie est l’institution même de la politique ». Et il oppose, politique et logique gestionnaire, logique dominante dans le sens que c’est « aux bords du politique » dans  l’expression de l’émancipation que ce produit le mouvement qui instaure la politique.

Déclarer les individus égaux ne suffit pas à instaurer la démocratie

Pour qu’il y ait démocratie, « il faut qu’il y est encore cette puissance du démos ». La démocratie n’est pas un lieu pacifié mais un processus de remise en question, une mise en mouvement, un renouvellement incessant. Or, si la démocratie est face à une impasse, il faut remonter à ses origines au 6ème siècle avant J.C grâce aux réformes de Clisthène qui mit en place « un ordre artificiel de la communauté ». Il s’explique dans l’émission « A voix nue » sur France Culture en 2011: « L’idée normale de la communauté, c’est qu’il y a des supériorités déjà existantes qui définissent automatiquement des infériorités, c’est-à-dire s’il y a des savants, il y a des ignorants, s’il y a des parents, il y a des enfants… Et la communauté, c’est aussi un peu la logique policière, la communauté est censée être son organisation comme la conséquence d’une supériorité déjà existante. Qu’est-ce-que vient faire la démocratie là-dedans ? La démocratie, c’est justement instituer comme un supplément et un supplément incroyable, invraisemblable, à savoir un pouvoir qui n’est le pouvoir de personne en particulier, qui n’est le pouvoir d’aucune supériorité déjà existante. »

Le consensus nuit à la démocratie

Pour Jacques Rancière, la notion de dissensus s’oppose à l’ordre policier qui est un ordre « consensuel » : « Le dissensus commence quand ceux qui ne parlent pas d’habitude se mettent à parler au sens le plus fort. Et ça, c’est quelque chose qui se passe, qui s’est répété constamment à toutes les avancées démocratiques dans l’histoire. » Il insiste sur ce qu’est la politique, fondamentalement, c’est « être à une place où on ne doit pas être » et il cite des exemples comme la militante féministe Jeanne Deroin, candidate aux législatives de 1849, ou encore Rosa Parks qui initia le mouvement des droits civiques aux Etats-Unis. Tandis que le consensus tend à faire disparaître le fondement de la politique, les sujets politiques émergent quant à eux dans la manifestation de leur désaccord. Avec la fin des idéologies, la politique s’est confondue avec le processus policier et s’est flanquée de sa nouvelle rationalité économique. Mais au lieu de donner place à une certaine pacification, on vit réapparaître l’archaïsme politique : « ce qui apparaît sur le devant de la scène ce n’est pas la modernité sans préjugés, mais le retour du plus archaïque, de ce qui précède tout jugement, la haine nue » de l’autre. Et il associe la montée en puissance de l’extrême droite au refus radical de la politique.

La résurgence du discours antidémocratique en France

Dans son livre La Haine de la démocratie, le philosophe cherche à comprendre pour quelles raisons une élite intellectuelle, relativement privilégiée au sein d’États dits « démocratiques », en est arrivée à un tel mépris et une telle haine pour le principe de démocratie. Sa thèse principale est qu’il existe une confusion sur le terme de démocratie. Il nous rappelle que le premier grand critique de la démocratie c’est le philosophe grec Platon qui dénonçait l’individualisation des mœurs qu’apporte la démocratie. Depuis, la critique n’a pas évoluée : pour les intellectuels et hauts représentants de l’Etat, la démocratie enlève toute limite aux peuples et menace le bien commun. Il n’y a plus de distinction entre ceux qui ont le pouvoir de prendre les bonnes décisions, qui ont le savoir, et le reste de la population. L’auteur voit aussi dans cette critique une haine de l’égalité. Pour les penseurs marxistes, « la démocratie, c’est le règne du consommateur, du consommateur individualiste qui s’occupe de son bon plaisir » au détriment des valeurs collectives.

La démocratie n’est pas une forme de gouvernance

Jacques Rancière définit la démocratie comme un principe au-dessus de l’État tout en constituant des pratiques en dessous de celui-ci: à la fois principe d’égalité indispensable entre les humains et à la fois la pratique qui consiste à remettre en cause le statu quo imposé par les élites gouvernantes. La haine de la démocratie résulte d’une mauvaise compréhension de ce concept, et les maux de civilisation (atomisation de la société, montée de l’individualisme, populisme, etc.) qu’on lui attribue sont en fait la preuve de sa vitalité. Pour le philosophe, système électoral représentatif (suffrage universel) et démocratie ne vont pas ensemble. Ce suffrage a une nature double : d’un côté, il donne la possibilité d’élire n’importe qui, et en cela stimule raisonnablement les tendances démocratiques de la population ; mais d’un autre côté, il assure surtout la reproduction d’oligarchies dominantes. Ces oligarchies au pouvoir tentent de dépolitiser la sphère publique, de la privatiser. Le fait de remettre en cause cette démarcation est une manifestation de vie politique et démocratique. Dans une interview accordée à la chaîne web MatriochK, il rappelle que la présidence de la République élue a été mise en place par les monarchistes en 1848 dans le but de faire contre poids à une forme d’agitation populaire « malsaine » tout en escomptant que ce système allait ramené la monarchie et il conclue « la démocratie, c’est le tirage au sort, pas l’élection ».

Jacques Rancière vient de publier : « Les trente inglorieuses » à la Fabrique Editions. A cette occasion, il a accordé une interview très intéressante à la journaliste Aude Lancelin, fondatrice du média libre et indépendant Quartier Général, visionnable ICI

La Primaire populaire, dernier acte

Le processus inédit de la Primaire populaire, imaginé par un collectif citoyen, s’achève et le verdict va être rendu. Eclaircira-t-il la nébuleuse qui règne à gauche ou ajoutera-t-il de la confusion à la division ? Quelle qu’en soit l’issue, nous retiendrons le vote d’investiture novateur qu’il aura permis de tester.

Le vote au jugement majoritaire se différencie du vote nominal par l’attribution de mentions classées dans un ordre croissant et la mention par défaut « à rejeter » si l’on n’a pas d’avis sur un candidat. Selon les deux directeurs de recherche du CNRS, Michel Balinski et Rida Laraki qui l’ont élaboré en 2007, ce vote est sensé être plus démocratique: « On peut rejeter tout le monde si on le souhaite, personne ne doit penser à se retirer au profit d’un autre, on supprime la notion de vote utile. Alors que, dans notre mode de scrutin uninominal actuel, on ne se focalise que sur le pourcentage d’adhésion remporté par les candidats.« 

Une vidéo ludique et très bien faite qui explique le vote au jugement majoritaire :

Le bétisier de la pandémie

Nous sommes encore au mois de janvier, les bêtisiers sont donc toujours d’actualité.

Maxime Combes est économiste et l’une des figures d’Attac France, où il suit les grands enjeux environnementaux et énergétiques nationaux et mondiaux. Il est également engagé dans « Basta » et « Mouvements ». Il est coauteur de l’ouvrage publié par Attac, « La Nature n’a pas de prix » et de « Crime climatique stop ! ».

Et aussi, de l’autre côté de l’échiquier politique, cet article du Figaro de Mayeul Aldebert qui détaille les errements gouvernementaux de la gestion de crise.

Pandémie, tous les avis sont bons à écouter

Je vous retranscris ci-dessous un long billet que Jean-Pierre Luminet (astrophysicien de réputation internationale, spécialiste des trous noirs et de la cosmologie) a publié récemment sur son compte Facebook.

Sans nécessairement partager l’intégralité de son analyse, ce billet vaut qu’on prenne le temps de le lire dans son entièreté.

Il y a quelques jours j’ai conduit mon véhicule dans un centre de contrôle technique, afin renouveler le « pass » périodique obligatoire mis en place dès 1992 sous directive de la bien-aimée commission européenne, et permettant de circuler à peu près tranquillement durant deux ans sans se faire verbaliser par les bien nommées « forces de l’ordre » pour un pneu légèrement usé ou quelque essuie-glace un tantinet voilé.
Ayant eu la bonne idée de quitter récemment l’encombrée métropole marseillaise pour m’installer dans la campagne provençale, tout – ou presque – y devient plus facile. Ledit centre de contrôle est lui-même situé dans la campagne, près de la bourgade de Saint-Andiol : un simple coup de fil, on vous répond tout de suite et il n’y a aucune attente pour prendre rendez-vous.
Le jour dit j’entre donc dans la petite échoppe. Il n’y a personne sinon le préposé, lequel ne porte, sainement dirais-je, pas de masque. Vous connaissez ma position sur la question et vous pensez bien que, dès lors que cela ne dérange pas autrui, je n’allais pas plaquer sur mon museau ce que j’ai toujours considéré comme une aberration sanitaire, et je laisse mes clés de voiture au préposé pour aller faire une promenade.
Trois quarts d’heure plus tard je reviens pour le diagnostic. Cette fois un autre client est présent dans la pièce : une femme, masquée. Elle me lance un regard réprobateur et m’enjoins de mettre mon masque. Je lui réponds poliment que je ne pense pas que cela soit nécessaire : moi-même scientifique, je me suis renseigné sur la question auprès de sources crédibles, et hormis en salle de chirurgie il appert que le masque porté partout et en permanence n’est pas bon du tout pour la santé ; ce n’est en réalité qu’un dispositif vestimentaire permettant au pouvoir de s’assurer du degré d’obéissance de la population. La cliente me répond qu’elle ne veut rien savoir de tout cela et que je dois mettre le masque parce que c’est obligatoire. Je lui réponds que ce qui est obligatoire n’est pas forcément pertinent. De plus en plus énervée elle me rétorque qu’elle a eu le COVID. Je m’apprête donc à lui expliquer qu’a fortiori et en toute logique elle est parfaitement immunisée et ne doit plus avoir aucune crainte d’être contaminée. Mais avant que j’ouvre même la bouche je vois une lueur de panique s’allumer dans son regard, elle prend soudain son sac et quitte la pièce … en courant !

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Passe vaccinal : la défenseure des droits alerte sur 5 points

Le Parlement étant amené une nouvelle fois à se prononcer dans l’urgence sur un projet de loi comportant des mesures de gestion de la crise sanitaire, la Défenseure des droits souhaite dans ce délai contraint, rappeler (…) un certain nombre de points d’inquiétudes déjà formulés dans ses précédents avis et en formuler de nouveaux.

La Défenseure des droits redit une nouvelle fois que, si la situation de crise exceptionnelle liée à la pandémie de Covid-19 suppose des mesures exceptionnelles, celles-ci doivent se conformer au principe de légalité, et pour cela s’avérer strictement nécessaires, proportionnées et adaptées aux risques sanitaires encourus. Elles doivent être entourées de garanties pour assurer une protection contre les risques d’abus et d’arbitraire.

Tout en reconnaissant l’importance considérable de la vaccination dans la lutte contre la pandémie, la Défenseure des droits souhaite en particulier alerter et faire des observations sur les cinq points suivants.

L’imposition d’un passe vaccinal : la question de la nécessité et de la proportionnalité

Ce projet de loi vient confirmer les craintes précédemment exprimées par la Défenseure des droits en accentuant encore un peu plus le rétrécissement progressif des libertés et en prévoyant une obligation vaccinale déguisée. La question de la nécessité et de la proportionnalité du passe vaccinal se pose à la lumière des données et connaissances disponibles à ce jour qui montrent que si la vaccination protège de façon très significative contre les formes graves de la maladie, son efficacité contre la contagiosité des personnes vaccinées mais infectées semble en revanche plus réduite

Un passe vaccinal contraire à l’intérêt supérieur de l’enfant

La Défenseure des droits reste particulièrement préoccupée par les mesures qui concernent et affectent directement la vie quotidienne des mineurs et l’exercice de leurs droits.

Les mineurs de 12 à 18 ans se trouvent dans une situation particulière qui justifie pour la Défenseure des droits, également Défenseure des enfants, leur exclusion du passe vaccinal pour au moins deux raisons.

Tout d’abord, les formes sévères affectant rarement les mineurs, l’argument consistant à justifier le passage du passe sanitaire au passe vaccinal par la nécessité d’alléger la pression sur le système hospitalier ne peut être valablement avancé pour ce qui les concerne.

Par ailleurs, les mineurs de 16 ans ne peuvent être vaccinés qu’avec accord de leurs parents. Ils pourront donc être privés de l’exercice de leurs libertés pour une décision qui ne relève pas d’eux, voire se trouver pris dans des conflits d’exercice de l’autorité parentale comme nous le constatons déjà aujourd’hui.

A défaut d’exclusion des mineurs de l’obligation de présenter un passe vaccinal, la Défenseure des droits considère indispensable que la loi prévoie que soit entendu comme un motif impérieux d’ordre familial, le maintien des liens de l’enfant avec l’autre parent, une personne de sa famille, ou une personne référente pour lui.

Concilier les objectifs recherchés avec les situations personnelles et professionnelles des personnes

La Défenseure des droits est d’avis que le législateur devrait mieux concilier les objectifs recherchés en prenant en considération la situation personnelle et professionnelle des personnes et compléter la loi à cet égard. Le projet de loi reste notamment silencieux sur ce qu’on entend par « motif impérieux d’ordre familial ou de santé », comme sur les justifications susceptibles d’être admises par les responsables chargés de contrôler les documents présentés. L’imposition de ce passe vaccinal dans l’accès à ces services porte directement atteinte à la liberté d’aller et venir, et potentiellement par ricochet à d’autres droits, tels que le droit au respect de la vie privée et familiale ou encore l’exercice et la recherche d’une activité professionnelle qui peut nécessiter des déplacements de longue distance.

Encadrer davantage le dispositif de vérification et prévenir les risques de discrimination

La Défenseure des droits réitère également ses inquiétudes concernant le choix de confier à des entreprises publiques et privées une forme de pouvoir de police quant au contrôle du passe vaccinal qui vise toutes les personnes souhaitant accéder à des biens et services relevant de la vie quotidienne.

Si l’objectif des dispositions est de lutter contre la fraude, la Défenseure des droits estime qu’un tel dispositif confié au libre arbitre de personnes non formées à cette fin, ne peut être efficace. Ce contrôle devrait relever de la responsabilité des autorités publiques, notamment des forces de sécurité, compte tenu de l’objectif poursuivi et des risques inhérents à l’exercice d’une telle prérogative.

La Défenseure des droits tient en outre à relever que ces vérifications, opérées sans contrôle, peuvent présenter des risques discriminatoires.

Le déremboursement des tests de dépistage

La Défenseure des droits, rappelle une nouvelle fois que le choix de l’exécutif d’instaurer le déremboursement des tests de dépistage de la covid-19, touche plus particulièrement les personnes les plus vulnérables, les plus éloignées du système de santé, et les populations précaires et/ou isolées. Elle ajoute qu’avec l’instauration d’un passe vaccinal, le non-remboursement des tests pour les seules personnes non vaccinées semble dénué de toute justification aussi bien juridique que sanitaire.

 

Vous pouvez lire l’avis complet de la Défenseure des droits ICI.