Une conférence proposée par la Ligue des droits de l’Homme à Martel

Nos amis de la Ligue des droits de l’Homme – section de Martel – invitent, le lundi 25 mars, Arié Alimi, avocat au barreau de Paris et auteur de plusieurs ouvrages, pour une conférence intitulée: « Violences policières, Violences d’État ».

Les dérives du pouvoir macronien dans le domaine du contrôle policier inquiètent la Ligue des droits de l’Homme (LDH) et sa section locale de Martel : interdiction quasi-systématique des manifestations (sauf celles de la FNSEA et alliés) justifiant des méthodes de répression redoutables comme « la technique des nasses » (jugée illégale par le Conseil d’État) et utilisant du matériel digne des forces armées, comme les sinistres Lanceurs de Balles de Défense (LBD, dites sublétales !) ou de multiples types de grenades.

Arié Alimi est avocat au barreau de Paris depuis 2001. Fondateur du cabinet Arié Alimi Avocats qui assiste des entreprises comme des particuliers dans des domaines d’intervention multiples, il s’est surtout fait connaître par ses interventions sur les affaires de violences policières : Rémi Fraisse, tué par une grenade offensive en 2014 sur le barrage de Sivens dans le Tarn, Geneviève Legay, gravement blessée en 2019 par une charge de police à Nice, Cédric Chouviat mort à Paris en 2020 à la suite d’une interpellation « à la George Floyd » (instruction encore en cours), pour ne pas mentionner sa défense des lycéens du lycée Bergson, de gilets jaunes, etc.

Ces éléments de sa vie professionnelle, et surtout ses analyses sur notre société, entre autres sur les violences ethno-raciales dans les quartiers populaires ou l’instrumentalisation de la police dans la répression des manifestations politiques ou écologiques, l’ont amené à la rédaction de deux ouvrages majeurs : Le Coup d’État d’urgence : surveillance, répression et libertés (2021) et L’État hors-la-loi : logiques des violences policières (2023).

Arié Alimi, de tradition juive, vient d’écrire un nouveau livre « Juif, Français, de gauche… dans le désordre » (qui devrait être disponible à l’heure de la conférence (en petite quantité, il ne sortira en librairie que le 4 avril). Arié sera donc vraisemblablement amené, surtout si une question lui est posée sur ces événements, à aborder le sujet actuellement brûlant du conflit israélo-palestinien. Arié Alimi est membre du bureau national de la LDH.

Une nuit entière de radio sur le thème « Paysannes et paysans »

Voici un événement qui se passe un peu loin de chez nous, à Saint-Junien (Haute-Vienne), mais qui peut intéresser certains d’entre-vous.

« Pour la troisième année consécutive nous vous invitons à une expérience radiophonique immersive de 12 heures.
Imaginez un studio radio éphémère installé dans votre salon avec canapés, fauteuils, matelas, lumière tamisée et laissez-vous emporter pour une nuit d’écoute collective autour des mondes paysans. Pour aborder les enjeux de l’agriculture aujourd’hui et les problématiques de celles et ceux qui nous nourrissent, nous proposerons des documentaires sonores, un débat, des fictions radio en direct, de la musique live…
Arrivez quand vous voulez, écoutez, faites une pause, somnolez, dormez, le train de la Nuit de radio est un omnibus qui prend tous les passagers !

Buvette et restauration sur place toute la nuit
Et petit déjeuner offert à celles et ceux qui iront jusqu’au bout »

ENTRÉE LIBRE.

Pour les infos pratiques : https://la-megisserie.fr/2023/09/10/une-nuit-de-radio/

 

Où est passé le grand débat ?

Vous vous en souvenez tous : lors de la crise des Gilets Jaunes, Emmanuel Macron lançait le « Grand Débat National » et demandait aux maires d’ouvrir, dans chaque mairie, un cahier de Doléances. Un exercice de démocratie directe qui n’avait pas été pratiqué depuis 1789 et qui fut fait notamment à Gignac, sous la mandature d’Eugène Labroue.

Tous ceux qui y ont participé s’en souviennent, ces débats furent riches dans le sens où un grand nombre de problématiques, locales, régionales ou nationales furent abordées. Car dès lors qu’on donne la parole aux gens de manière ouverte, les idées fusent, chacun a quelque chose à dire et est fier de pouvoir l’exprimer.

Toutes les interventions ont été retranscrites et synthétisées dans un document que vous pouvez retrouver ICI.

Parmi les choses à mettre en œuvre à l’échelon local, il avait notamment été indiqué : Un cahier « de propositions constructives » permanent pourrait être à la disposition des habitants et une réunion annuelle de débat pourrait être instituée.

A-t-on avancé depuis ou bien tout ça est-il tombé aux oubliettes de l’Histoire ? (car c’est tellement plus facile de ne rien faire).

Comme support à utile cette question, je vous invite à regarder l’excellent documenatire LES DOLEANCES d’Hélène Desplanques, d’une durée de 52 minutes et disponible gratuitement jusqu’au 5 mars sur la plateforme de France Télévision. Le lien de visionnage est ICI.

Synopsis du doc :

C’est un succès. 19 899 cahiers et plus de 200 000 contributions rédigées à la main sur les déserts médicaux, les transports, le logement, les petites retraites… Jamais publiés, jamais exploités, que sont devenus ces textes éminemment politiques ?
Pendant plus de deux ans, Hélène Desplanques a enquêté dans les archives départementales, à la recherche de ces textes et de leurs auteurs, afin de redonner une existence publique aux Doléances.
Avec Fabrice Dalongeville, maire d’Auger-Saint-Vincent dans l’Oise, elle est partie à la rencontre de ces anonymes et ces collectifs de citoyens qui se battent pour que ces textes soient enfin reconnus. De la Creuse jusqu’en Meuse, en Gironde et même jusqu’à l’Assemblée Nationale, ils ont sillonné le territoire avec un espoir tenace, faire publier les Doléances et rendre la parole à celles et ceux qui l’avaient prise en 2019 !

Extrait 1 :

 

Extrait 2 :

 

Devant son succès, la conférence I.A. va être reprogrammée

La salle d’études de la médiathèque de Brive affichait complet samedi dernier pour notre conférence sur l’intelligence artificielle.

Devant les bons retours que nous avons eu de la part du public et aussi du fait que plusieurs personnes intéressées n’ont pas pu se libérer, nous avons décidé de reprogrammer cette conférence à Gignac ; ce sera le vendredi 24 mai prochain. Notez la date et parlez-en à vos amis.

« Champ de luttes, Semeurs d’Utopie » disponible pendant 1 mois

Dans le cadre des manifestations des agriculteurs, Mathilde Syre, la réalisatrice de ce film-documentaire de 1h15 sur le monde paysan met son film en libre accès pendant 1 mois sur internet.

Elle nous précise : « Lors des mobilisations agricoles, je me rends compte que le grand public ne connait pas toujours le quotidien des paysans. La sensibilisation est nécessaire pour que les consommateurs s’engagent au côté des paysans. Alors je mets en libre accès pendant 1 mois le film que j’ai réalisé sur 4 fermes en agriculture paysanne. »

BANDE ANNONCE :


Un seul commentaire pour l’instant sur Allociné : « Beaucoup de tendresse dans ces portraits. On a envie que ces personnages réussissent et s’accomplissent »

Le lien pour visionner le film en entier est ici : https://vimeo.com/393117712

 

Encore du bon cinéma !

C’est parti pour la 14e édition de MyFrenchFilmFestival!

Jusqu’au 19 février 2024, vous pouvez découvrir en ligne 26 films (11 longs métrages et 15 courts-métrages) illustrant la créativité du jeune cinéma francophone.

Cela se passe sur la plateforme MyFrenchFilmFestival.com.

Les courts-métrages sont accessibles gratuitement et les longs-métrages sont à 1,99€ l’unité ou 7,99€ le pack.

Par ailleurs, mardi 6 à 20h30, vous pourrez voir à Gignac l’excellent film « Le théorème de Marguerite » qui décrit les difficultés d’une étudiante en mathématiques pour faire reconnaître sa valeur.

Notre compte rendu du conseil municipal du 15 novembre 2023

Il n’y a pas eu de réunion du conseil municipal au mois d’octobre 2023, ni au mois de janvier 2024. De plus, nous n’avons pu assister au conseil qui s’est déroulé le 23 décembre 2023 car nous étions pour la plupart en déplacement pour les fêtes. Quant au prochain, nous sommes certains de ne pas pouvoir y être présents et pour cause : il a été fixé le 5 février, à 20h30, au moment même où se déroulera l’assemblée générale de notre association. Quelle étonnante coïncidence ! (Ordre du jour ICI)

 

Le conseil du 15 novembre 2023 qui fait l’objet de cet article s’est déroulé en présences de 12 conseillers (les deux absents ayant donné procuration). Il n’y avait qu’une personne dans le public.

Ce compte rendu se veut complémentaire au procès-verbal déjà publié par la Mairie et les premières délibérations étant plutôt techniques, nous avons peu à ajouter, les tableaux parlant d’eux-mêmes.

1 – Délibération n°1

Il s’agissait d’une modification d’écriture au Budget principal relative à l’apport d’une subvention au titre de la DETR 2023 de 75 000 euros à destination du bien 6 place Saint-Martin ventilé pour 1/3 environ à l’acquisition du bien et 2/3 en travaux de réhabilitation.

Il est dit qu’une subvention au titre du FEDER est en attente.

2 – Délibération n°2 

Ce point fait état d’une autre modification du Budget principal. Elle concerne des dépenses non prévues lors de l’établissement de ce dernier : le personnel remplaçant lors du départ en retraite de Juliette Buisson, des travaux supplémentaires de l’église Saint-Martin, une cabine d’arbitre pour le terrain de football, divers petits travaux dans le bourg et une facture plus élevée que le devis pour le diagnostic énergétique des bâtiments publics.

Si le tableau (voir ICI) qui fait apparaître les ajustements montre une diminution de 20 120,40 € du poste entretien et réparations de voiries qui basculent vers les dépenses imprévues pour équilibrer le budget, il est précisé qu’il ne s’agit que d’un jeu d’écriture et que la ponction se fait dans la « Cagnotte » du budget municipal.

3 – Délibération n°3

La participation des frais de scolarité de la commune d’Estival pour leurs élèves qui sont scolarisés à Gignac (deux enfants cette année) augmente et passe de 1636,85 € à 1852,40 € par élève. La raison principale évoquée est une hausse du coût de ménage de l’école.

Il est précisé que Nadaillac demande aussi une participation à la commune d’Estival dont elle accueille les élèves.

4 – Délibération n°4 

L’adhésion au service de remplacement et de missions temporaires du Centre de Gestion (environ 200 €) pourra permettre de faire face aux absences des agents de la commune.

Ce service pourra notamment intervenir lors du départ à la retraite de Juliette Buisson, adjointe administrative à la Mairie. En effet, son emploi ne pourra pas être immédiatement pourvu car il y a une procédure obligatoire à suivre d’environ deux mois (déclaration du poste vacant, appel à candidature…).

Si le Centre de Gestion envoie une personne compétente alors il pourra être envisagé qu’elle soit recrutée de façon durable, sachant qu’il faudra associer Marie-France Delarbre à ce recrutement qui nécessite une bonne entente entre les deux secrétaires de Mairie. La remplaçante étant formée par sa collègue, il faudra prévoir aussi que son âge ne soit pas un obstacle à la pérennité de son engagement.

Dans un premier temps, l’arrivée de la personne remplaçante est prévue le 4 décembre 2023.

Par ailleurs, en janvier 2024, le recensement de la population représentera un surcroît de travail pour les secrétaires de Mairie.

5 – Délibération n°5

Le recensement de la population se déroulera du 18 janvier au 17 février 2024 (à noter qu’à ce jour de parution de notre compte rendu, les habitants de Gignac ont reçu un papier leur précisant les modalités de participation au recensement avec une formule simplifiée par internet).

Ce recensement nécessite le recrutement de deux agents recenseurs ayant chacun un district à sa charge.

Cette délibération semble être une simple formalité car au moment ou elle statue sur les modalités de recrutement et de rémunération de ces agents (Voir sur le PV de la séance ICI), nous apprenons leur nom : Sylvie Cardoso et Juliette Buisson.

De plus, dans le PV de la séance, il est mentionné que les 2 agents recenseurs sont nommés par arrêté du Maire mais quid de cet arrêté ? A moins que ce soit un oubli de publication.

6 – Délibération n°6 

Cauvaldor Expansion (Agence dédiée à l’économie et au tourisme sur le territoire de Cauvaldor) qui avait le statut d’association se transforme en SPL et deviendra la Société publique locale Cauvaldor Expansion.

Dans ce cadre, les communes doivent être représentées par un de leurs élus lors de l’assemblée spéciale, en général il s’agit du Maire.

Madame le Maire demande aux conseillers si l’un d’entre eux souhaite être nommé délégué pour représenter la commune à l’assemblée de la SPL.

Aucun conseiller ne se proposant, François Moinet, étant déjà membre du conseil d’administration de Cauvaldor Expansion, va se renseigner pour savoir s’il peut cumuler les deux fonctions.

Il est précisé que les communes deviendront ainsi actionnaires de la structure et que cela doit limiter le pouvoir de Cauvaldor, sachant que c’est le conseil d’administration qui détient le vrai pouvoir.

Un exemple sur notre commune du type d’intervention de Cauvaldor Expansion : celui-ci a aidé le Relais Gourmand à s’installer (bien que finalement les gérants aient décidé de changé de banque et pris un prêt personnel)

Nous voulions en savoir plus sur les motivations de ce passage de statut d’association à celui de SPL et vous faisons part ci dessous de nos recherches :

Lors de la création de Cauvaldor Expansion, la volonté de départ était que Cauvaldor soit le stratège et le financeur, « et Cauvaldex le bras armé opérationnel, la force de vente de Cauvaldor, avec une souplesse particulière liée à son statut d’agence de développement économique ». C’est  effectivement ce qui se passe en pratique : la stratégie de l’Agence est contrôlée par les élus de Cauvaldor et la communauté de commune en est le financeur.

Or, sous le statut d’association, Cauvaldex encourait le risque d’être qualifiée d’association « transparente » (on parle aussi « d’écran »). En effet, le pouvoir de décision appartient à la collectivité, les fonds proviennent de la collectivité et son activité se confond avec les missions relevant des compétences de la collectivité. Il peut donc y avoir suspicion de déguisement de l’utilisation de ces fonds et cela entraîne un risque juridique, voire pénal. D’autre part, l’association utilise les fonds d’une collectivité publique tout en s’affranchissant des règles en vigueur. En effet, l’association n’est pas soumise au code des marchés publics exposant le décisionnaire à la suspicion de conflits d’intérêt. Devant le tribunal, cette association pourrait donc être requalifiée de personne morale de droit public avec toutes les conséquences attachées (comptabilité publique, actes administratifs, contrôles, …).

La SPL est une société commerciale classique, soumise au Code du commerce, mais gérée par une assemblée d’actionnaires de collectivités essentiellement publiques. C’est le principal avantage lorsqu’une collectivité souhaite continuer à avoir un modus operandi, un pouvoir de contrôle, de décision et avoir à la fois du personnel de droit public et privé.

Pour en en savoir plus, procès verbal du conseil communautaire ICI

7 – Délibération n°7

La mairie, tenue de réaliser un rapport annuel sur le prix et la qualité du service d’assainissement collectif, nous livre quelques chiffres sur l’assainissement collectif du bourg.

Il est surprenant de voir qu’il n’y a que 94 abonnés à ce service qui concerne 141 habitants. Le prix du mètre cube est proportionnel à la quantité consommée (2,82 €/m3 pour une consommation de 120m3). Autrement dit, les résidences secondaires sont les grandes perdantes de cette situation avec un prix au m3 pouvant aller jusqu’à 25€.

Autrement dit le système d’assainissement est disproportionné par rapport au nombre d’utilisateurs puisqu’il était prévu pour trois fois plus d’habitants.

On se souvient que lors du projet de mise en place de l’assainissement collectif, un certain nombre d’habitants du bourg se sont opposés à l’extension des raccordements. Aujourd’hui le développement du bourg est compromis par le nouveau PLUi-h qui prévoit une importante diminution de la surface constructible et la population lotoise diminue, alors quel est l’avenir de cet assainissement collectif qui a été très coûteux ?

Questions diverses

Le conseiller en charge du dossier fait une synthèse du rapport du syndicat mixte sur le service d’eau potable en 2022.

Le légataire du SMECMVD (Syndicat Mixte des eaux du Causse de Martel et de la Vallée de la Dordogne) reste la SAUR pour 6 ans.

Le nombre de compteurs augmente alors que la consommation générale baisse car le nombre de fermes diminue et qu’il y a davantage de forages.

Ce service concerne au total 8300 habitants pour une mise en distribution de 1 104 840 m3. Le réseau étant vieillissant, les pertes sont estimées à 346 688m3, soit plus de 30%.

Pour tout savoir sur ce rapport, il faut consulter le site www.smecmvd.fr

« Etincelle EnR » pour valoriser le solaire localement, avec vous

« Etincelle EnR est une association locale de citoyens qui souhaite être acteur de la transition énergétique en partenariat avec les collectivités locales. Notre territoire est riche de ressources naturelles convertibles en énergie, particulièrement le soleil avec plus de 2.000 heures d’ensoleillement par an. Notre projet à pour but de vous aider à valoriser ces ressources grâce à un projet de production d’énergie photovoltaïque sur des toitures. Ce projet veut faire participer les acteurs locaux au financement et à la gouvernance des projets, pour maîtriser les décisions et les bénéfices. »

Pour en savoir plus, Téléchargez le dépliant.

Alerte de la Défenseure des droits sur le projet de « loi immigration »

Régulièrement nous relayons, l’avis de la Défenseure des droits sur des sujets d’actualité importants, ici il s’agit du projet de loi immigration et intégration.

Rappelons que le Défenseur des droits est une autorité administrative indépendante chargée de veiller au respect des libertés et des droits des citoyens. Créée en 2011 et inscrite dans la Constitution, elle a deux missions : défendre les personnes dont les droits ne sont pas respectés et permettre l’égalité de tous.

Auditionnée le 17 novembre 2023 par les rapporteurs de la commission des lois de l’Assemblée Nationale sur le projet de la nouvelle « loi immigration », la Défenseure des droits a alerté sur trois axes particulièrement problématiques :

  • Le projet de loi multiplie les dispositifs de sanction et les mesures coercitives applicables aux étrangers, en se prévalant d’un objectif de protection de l’ordre public dont il ne s’agit évidemment pas de nier l’importance, mais dont les contours sont de plus en plus flous.
  • Il accroît démesurément les exigences d’intégration concomitamment à une précarisation sans précédent du droit au séjour et de l’accès à la nationalité, au risque d’augmenter le nombre d’étrangers en situation irrégulière.
  • Il remet profondément en cause les équilibres existants et menace ainsi les droits de tous, notamment en matière d’accès à la santé. 

Dans l’intégralité de son avis de 97 pages, publié le 24 novembre, elle détaille les nombreux points de ce projet de lois qui posent problème. Cet avis est consultable ICI 

Citons quelques mesures phares déplorées par la Défenseure des droits:

  • La diminution des garanties procédurales attachées au placement et au maintien en zone d’attente des étrangers en cas d’arrivées simultanées sur le territoire d’un nombre important de personnes.
  • La réduction drastique des voies d’accès au séjour, notamment des personnes dont la vulnérabilité particulière commanderait pourtant de leur assurer des protections renforcées, mais aussi en matière d’immigration dite « choisie ».
  • La remise en cause du droit au séjour de longue durée des titulaires de la carte de résident, dont la vie privée et familiale est, par définition, établie en France.
  • Des limitations inédites du droit de vivre en famille, y compris pour les réfugiés et les Français avec le durcissement des conditions d’accès au regroupement familial.
  • Une fragilisation globale du droit au séjour acquis concourant au maintien, dans une insécurité administrative permanente.
  • Une restriction conséquente des procédures d’accès à la nationalité française.
  • Un droit au séjour sous caution pour les étudiants.
  • Une profonde remise en cause du droit au séjour des étrangers malades qui n’est ni justifiée, ni souhaitable.
  • La remise en cause de l’admission au séjour pour soins telle qu’elle est actuellement garantie par la France.
  • La suppression de l’aide médicale d’Etat qui va à rebours de l’intérêt général en terme de santé publique et économique. Essentielle pour la santé des bénéficiaires, elle contribue à prévenir la propagation de maladies.
  • La remise en cause du droit inconditionnel à l’hébergement d’urgence — Art. 19 ter A Le droit à l’hébergement d’urgence est consacré de façon inconditionnelle dans la loi, l’article L. 345-2-2 du CASF prévoyant que : « Toute personne sans abri en situation de détresse médicale, psychique ou sociale a accès, à tout moment, à un dispositif d’hébergement d’urgence ». Or, le projet de loi prévoit de revenir sur cette inconditionnalité à l’égard des étrangers faisant l’objet d’une obligation de quitter le territoire français ou déboutés de l’asile.

Régulièrement, la Défenseure des droits demande aux pouvoirs publics de mettre tout en œuvre pour produire une offre d’hébergement adaptée aux besoins, la sélection des personnes au regard de leur nationalité ne pouvant constituer la variable d’ajustement d’un dispositif qui, en dépit de la hausse substantielle du nombre de places ces dernières années, demeure inadapté à la demande.

Pour la Défenseure des droits s’exprimant dans une tribune du Monde le 9 décembre: « Un équilibre doit exister entre d’une part le droit souverain des États de décider des règles d’entrée et de séjour sur le territoire en tenant compte de l’impératif de sauvegarde de l’ordre public, et d’autre part la nécessaire protection des droits fondamentaux. Le projet de loi bouleverse profondément cet équilibre, au profit de nouvelles formes d’ostracisme et au détriment de principes juridiques essentiels, en particulier les principes de dignité et d’égalité. Cette rupture dans la protection des droits et libertés en France emporterait des effets néfastes pour la cohésion sociale et l’intérêt général. »

 

Pour aller plus loin:

A Regarder et à entendre, la très éclairante émission A l’air Libre de Médiapart du 18 janvier 2024 sur le sujet, et ses remarquables invités qui nous expliquent en quoi cette loi est anticonstitutionnelle. ICI

A lire aussi  » l’appel des 201 contre la loi immigration »: deux cent une personnalités d’horizons divers, dont l’ex-Défenseur des droits Jacques Toubon, appellent à marcher le dimanche 21 janvier dans toute la France pour demander au Président de la République de ne pas promulguer la loi immigration.  ICI

Ou encore l’appel d’une centaine d’organisations humanitaires et de défense des droits de l’homme. ICI